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Les JO 2024 commentés par les journalistes étrangers à Paris : « C’est comme si la France s’était mise en congés de ses névroses »

Demander à quelques-uns des 19 000 (environ) journalistes étrangers accrédités de raconter leur expérience des Jeux olympiques parisiens, c’est un peu comme participer à l’une de ces émissions de télé-réalité où les convives critiquent à qui mieux mieux la déco ou le dîner cuisiné par leur hôte – convaincu, lui, d’avoir donné le meilleur de lui-même. Depuis la démonstration d’audace de la cérémonie d’ouverture, ruisselante d’une intensité dramatique inédite, la France entière est persuadée d’avoir, d’entrée de « Jeux », « tué le game ». Impossible de faire plus grand et plus beau que Paris 2024 !
Il semble pourtant que « des petits détails ont été sacrifiés au nom d’une aspiration à une certaine grandeur », glisse Wakako Yuki, journaliste au quotidien conservateur japonais Yomiuri Shimbun, qui couvre à Paris ses seizièmes Jeux (hiver et été confondus). Ici, des difficultés d’accès au centre aquatique ; là, un rendez-vous manqué avec des athlètes, sans billet d’excuses de la part de l’organisation, détaille-t-elle. De « la boue qui ne facilite pas les choses » du côté de l’Arena Champ-de-Mars, ajoute Alp Ulagay, journaliste à l’hebdo turc Oksijen, dont le « centre de presse judo n’est pas très confortable », ni assez proche du lieu des compétitions. Rien de grave, mais de quoi faire baisser la note finale de quelques centièmes.
Et même sans doute davantage pour Hany Abdel Sabour, chef des sports pour Cairo 24, qui vit ses premiers Jeux in situ : « Les aliments sont tellement mauvais que nous avons dû en commander au Caire pour faire face à la crise », assure celui qui nourrit désormais quelques doutes au sujet de la réputation gastronomique de la France. Un confrère de la télé japonaise Fuji TV les trouve également trop chers. A 4 euros le paquet de 30 grammes de chips vendu au Grand Palais (soit, selon nos calculs, 133 euros le kilo de patates frites, plus cher que le foie gras), il y a effectivement de quoi rester sur sa faim. Quant à la capacité des Français à entretenir les lieux d’aisances, sa conviction est faite : peut beaucoup mieux faire.
Heureusement, plaidera-t-on, il y a les bénévoles ! « Courtois », « accueillants », « très gentils », reconnaissent nos interlocuteurs. A défaut d’être infaillibles. « Quand vous leur demandez où se trouvent les transports pour les médias, ils vous répondent : “On ne sait pas”, sourit le Kenyan Kelly Ayodi Lung’Hao, photographe pour Pictures Africa. En tant qu’anglophone, trouver sa direction à Paris est difficile. » « Ils n’ont pas toujours toutes les informations à leur disposition, confirme le photographe professionnel tunisien Mohamed Fliss, quatre olympiades dans le viseur. A Tokyo, ils avaient réponse à tout. Ici, ils nous disent : “Voyez avec mon collègue”. »
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